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Ter ES Saint Paul Ajaccio
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21 novembre 2007

taux d'intérêt

paru dans le Monde des articles portant sur le taux d'interet de Claire Gatinois et Cécile Prudhomme

I qu'estce que le taux d'interet?

rossièrement, il correspond au "loyer de l'argent". Il traduit la rétribution exigée par le prêteur. Sur ce marché de la dette, quatre grandes catégories de taux cohabitent, tous reliés les uns aux autres.

Les premiers maillons de la chaîne sont les taux directeurs des banques centrales, comme la BCE à l'intérieur de la zone euro ou la Réserve fédérale américaine (Fed) aux Etats-Unis.

Dans la plupart des pays, il y a trois taux : un principal, encadré par un taux plancher et un taux plafond. Les autorités monétaires donnent ainsi le "prix" auquel les banques privées – comme la Société Générale, BNP Paribas, etc. – empruntent à la Banque centrale à très court terme (de 24heures, jusqu'à trois mois dans le cas de la BCE), en déposant des titres en garantie.

Lorsque ce premier marché est saturé, les banques se prêtent mutuellement de l'argent sur le marché interbancaire. Les taux reflètent le prix de créances souscrites pour une journée (taux Eonia), une semaine et jusqu'à douze mois (taux Euribor).

Les Etats sont présents sur le marché obligataire (où se côtoient aussi des banques et différents investisseurs) pour financer leur déficit. Ils émettent des titres de créances à court terme – les bons du Trésor – et à long terme – les obligations (OAT en France, T-Bond aux Etats-Unis).

Ces titres sont achetés par les investisseurs particuliers ou institutionnels du monde entier. Au bout de cette chaîne se trouvent les entreprises qui émettent des emprunts (billets de trésorerie, obligations…), pour financer des investissements. Ces opérations donnent le prix du crédit aux entreprises.

La référence du marché, ou "courbe des taux", est formée par le principal taux directeur de la Banque centrale et les taux des différents emprunts d'Etat. En France, elle va du taux sans risque de la BCE au taux des obligations du Trésor à cinquante ans.

II tension sur les taux d'intérêt

a crise financière provoquée par les déboires du marché des crédits immobiliers à risque américains (subprime mortgage) a fait dévisser les Bourses mondiales. Mais elle a surtout des répercussions brutales, bien que moins visibles, sur le marché des taux d'intérêt.

Là, se négocie de gré à gré la dette émise par les Etats, les entreprises ou les banques. "Quand les investisseurs s'inquiètent, les mouvements sont souvent plus violents sur les marchés de taux que sur les marchés d'actions", constate Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel Leven.

Les turbulences sur les taux sont inquiétantes pour l'économie. Chacune des composantes de ce marché agit plus ou moins directement sur la conjoncture, jusqu'à toucher, au final, le consommateur. C'est pourquoi la décision de la Banque centrale européenne (BCE), qui a renoncé à augmenter ses taux jeudi 6 septembre, était très attendue.

III comment sont fixés les taux

es taux directeurs sont fixés autoritairement par les banquiers centraux. Ces derniers sont chargés de veiller à la stabilité des prix à moyen terme : ils relèvent les taux directeurs s'ils détectent des risques inflationnistes et les abaissent pour soulager l'économie en desserrant les vannes du crédit.

Le comité de décision de chaque banque centrale se réunit régulièrement pour faire, ou prévoir, les ajustements nécessaires (le premier jeudi de chaque mois pour la BCE, huit fois par an pour la Fed). Les banques interviennent aussi de manière exceptionnelle en cas de crise grave. Après le 11 septembre 2001, par exemple, les grandes banques centrales ont agi de façon concertée pour baisser leurs taux.

Les autres taux dits "de marché", fluctuent chaque jour en fonction de l'offre et de la demande de prêts (pour le marché interbancaire) ou de titres (pour le marché obligataire).

Leur niveau dépend de la "prime" exigée pour tenir compte des risques (l'inflation, la capacité de remboursement d'un emprunteur…). A priori, plus la durée de l'emprunt est longue, plus le taux d'intérêt est élevé pour tenir compte d'éventuels risques dans le futur.

Lorsque les investisseurs achètent massivement des emprunts sur le marché, leur prix monte et, mécaniquement, leur taux d'intérêt baisse. L'inverse se produit lorsqu'ils en vendent.

En cas de crise, les investisseurs, inquiets se ruent en principe sur les "valeurs refuges", comme les emprunts d'Etat. Un pays ayant, de fait, peu de chances de faire faillite.

En France, le taux des emprunts d'Etat à dix ans a chuté de 4,74 % (début juin) à 4,3 % (vendredi), témoignant de l'appétit pour ce placement. Les obligations les plus risquées comme celles émises par les sociétés fragiles, les "junk bonds" ("obligations pourries"), très spéculatives, sont désertées

III quel impact dses taux sur l'économie

e niveau des taux d'intérêt sur les marchés financiers conditionne l'accès au crédit pour les ménages et les entreprises. Si les banques empruntent plus cher, elles sont tentées de répercuter la hausse des taux auprès de leurs clients pour ne pas rogner sur leurs marges.

Les crédits à la consommation, les emprunts immobiliers et les prêts bancaires aux entreprises peuvent ainsi augmenter. Les crédits à taux variable endossent quant à eux immédiatement une remontée des taux. En outre, lorsqu'il y a crise, "les banques deviennent plus sélectives et n'accordent de crédits qu'aux emprunteurs les plus solides", indique M. Mourier.

Ces effets néfastes expliquent que le premier ministre français, François Fillon, ait "convoqué" les patrons des principales banques françaises à Matignon, le 30 août, pour leur demander de ne pas durcir les conditions de crédit.

Ils permettent aussi de comprendre la pression exercée sur la BCE par le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, afin qu'elle ne relève pas son principal taux. Cela reviendrait à rehausser toute la chaîne du loyer de l'argent. Une hausse des taux directeurs se répercute en général sur l'économie avec quatre à six trimestres de délai. Or, M.Sarkozy est à la "recherche du point de croissance qui manque à la France".

a tirer

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