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Ter ES Saint Paul Ajaccio
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8 mars 2006

ouverture internationale

introduction

"Ouverture internationale", "globalisation", et surtout  "mondialisation", sont des expressions que vous avez déjà souvent entendues, que ce soit à la télévision, en histoire-géographie, ou ailleurs. Mais quelles réalités recouvrent-elles ? Et d'ailleurs, sont-elles synonymes ?

Il faut donc bien s'interroger sur ce qu'est la mondialisation et sur l'internationalisation des échanges qui l'accompagne.

On peut définir le processus de mondialisation comme "l'émergence d'un vaste marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s'affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats, et accentuant les interdépendances entre les pays" (S. d'Agostino, La mondialisation, Ed. Bréal, 2002).

L'internationalisation des économies nationales résulte de l'essor des échanges internationaux qui accompagne l'ouverture croissante des économies. Cet essor n'est pas récent : le commerce international s'est développé très rapidement au 19ème siècle et le degré d'ouverture de nombreuses économies était plus élevé en 1913 qu'il ne l'était à la fin des années 1960. Cependant depuis 1950, les échanges internationaux progressent très rapidement, plus rapidement que les P.I.B. Ainsi, en deux siècles (le 19ème et le 20ème), les échanges de biens et services ont été multipliés par 1000 environ alors que le P.I.B. mondial n'a été multiplié que par 60 (ce qui est beaucoup quand même !). Cela signifie qu'une proportion grandissante des productions nationales est exportée et que les économies nationales sont de plus en plus insérées dans l'économie mondiale. Résultat : l'internationalisation des échanges est un vecteur de la mondialisation, c'est-à-dire de la constitution d'un marché mondial ayant une logique propre qui n'est pas celle des économies nationales.

Face à la mondialisation, les réactions, et les analyses, sont variées, de l'approbation sans question (car elle est présentée comme inéluctable et favorable à la croissance) à l'acceptation avec fatalisme (car elle est ressentie comme une situation que l'on subit sans rien y pouvoir) et à la contestation (par ceux qui voudraient une altermondialisation, une autre mondialisation).

S'il y a des conflits autour de la mondialisation, c'est probablement  que tous (tous les pays, ou tous les citoyens des pays) n'en retirent pas les mêmes avantages : certains pays pauvres, ou certains citoyens fragilisés, peuvent être marginalisés par la mondialisation alors que d'autres (pays ou citoyens) s'enrichiront grâce à la mondialisation. D'autre part, les enjeux de la mondialisation ne sont pas qu'économiques, mais aussi sociaux ou culturels : par exemple, on peut se demander si la domination américaine dans le domaine du cinéma ne risque pas de déboucher sur une uniformisation culturelle du fait de la libre circulation des films.

Finalement, dans ce chapitre, pour pouvoir nous demander dans quel monde nous voulons vivre demain, il s'agit peut-être d'essayer de connaître la réalité actuelle, la mondialisation telle qu'elle est, ses ressorts et ses risques.

Pour tenter de répondre à ces questions, nous commencerons par nous interroger sur les liens que l'on peut établir entre le commerce international, la croissance et le développement : en quoi le commerce international peut-il favoriser la croissance et le développement. Puis nous nous interrogerons sur le rôle d'un des acteurs essentiels de ce processus, les entreprises qui, par les stratégies qu'elles ont mises en place, génère pour une bonne part la mondialisation. Enfin, nous essaierons de comprendre en quoi la mondialisation agit sur les évolutions sociale et culturelle et nous montrerons à la fois que la mondialisation suppose une régulation mais que cette régulation qui a bien du mal à se mettre en place, ce qui est évidemment lié à la contestation actuelle autour de la mondialisation.

1 - Commerce international, croissance et développement.

Pourquoi les pays échangent-ils entre eux ? Pourquoi ne se contentent-ils pas des échanges à l'intérieur des frontières ? C'est la première chose que nous chercherons à comprendre. Nous verrons ensuite les liens entre le développement des échanges internationaux et la croissance : ces liens sont différents selon le cadre de ces échanges (qui résulte de décisions politiques) , libre-échange ou protectionnisme. Enfin,  nous nous demanderons comment le développement des échanges internationaux a des effets sur le développement (et non plus seulement la croissance), la situation n'étant pas la même que l'on soit un pays riche ou un pays en développement.

Nous allons voir que si le libre-échange qui s'est peu à peu généralisé depuis la fin de la seconde guerre mondiale s'est accompagné d'un développement rapide des échanges internationaux et d'une croissance économique rapide, il n'en reste pas moins des pratiques protectionnistes qui sont très liées aux risques économiques et sociaux engendrés par un libre-échange non régulé. Les politiques commerciales, que nous présenterons finalement, menées par les Etats vis-à-vis de l'insertion de leur économie dans les échanges internationaux sont donc pragmatiques, tenant compte à la fois des effets positifs sur la croissance économique de l'ouverture internationale et des limites et des risques de cette insertion.

1.1 - Pourquoi des échanges internationaux ?


Avant de répondre à cette question, nous devons présenter les outils qui vont nous permettre de parler des échanges internationaux avec précision. Nous verrons ensuite les raisons pour lesquelles les échanges internationaux se développent de plus en plus.
la balance des paiements
    1. La balance des paiements est un compte retraçant l'ensemble des échanges économiques réalisés pendant un an entre les résidents et les non-résidents d'un pays. Les résidents sont les agents économiques qui « résident » dans le pays, c'est-à-dire qui y exercent leur activité économique depuis plus d'un an. Une entreprise américaine implantée depuis plus d'un an en France est donc une unité résidente française. Ce n'est donc pas la nationalité qui compte. Les échanges économiques sont regroupés en comptes selon leur nature. Il y a trois comptes : le compte des transactions courantes, le compte de capital, le compte financier.
    • Le compte des transactions courantes enregistre les échanges de biens (ce sont ceux que l'on appelle couramment exportations et importations, regroupés dans la « balance commerciale »), les échanges de services (assurance, transports internationaux, services financiers, ingénierie, tourisme, etc.), les échanges de revenus (salaires versés à ou reçus de l'étranger, revenus tirés des investissements à l'étranger ou versés aux étrangers ayant investi dans le pays) et les transferts courants (envois de fonds à l'étranger par les travailleurs immigrés, envois de fonds par les Administrations publiques aux organisations internationales, etc.). Le « solde des transactions courantes » est la différence entre les deux côtés de la balance : quand il est positif, cela signifie que les entrées d'argent ont été supérieures aux sorties d'argent, quand il est négatif, cela signifie que les sorties ont été supérieures aux rentrées. Certains auteurs utilisent encore l'expression « paiements courants » dans le sens de « transactions courantes ».
    • Le compte de capital enregistre les acquisitions d'actifs non financiers comme l'achat ou la vente de brevets.
    • Le compte financier enregistre les flux de capitaux correspondant aux investissements directs à l'étranger (I.D.E. visant à contrôler plus de 10% du capital d'une entreprise), aux investissements de portefeuille (achats d'actions ou d'obligations à titre de placements) et à d'autres mouvements de capitaux (crédits commerciaux, flux monétaires et de devises).

    La balance des paiements est toujours « équilibrée » au sens comptable du terme. Pour qu'elle le soit, on inscrit du côté le moins élevé un montant qui est le solde de la balance des paiements : quand il est inscrit du côté des entrées (ce qui signifie que les entrées sont plus faibles que les sorties), on dit que la balance est déficitaire (ou que le solde est négatif), quand il est inscrit du côté des sorties (ce qui signifie que les sorties sont plus faibles que les entrées), la balance est excédentaire (ou le solde est positif).

    Il faut faire attention, quand on a un tableau statistique sur les échanges internationaux, à l'indicateur utilisé. Est-ce la balance commerciale (uniquement les échanges de biens, donc), la balance des transactions courantes (ce qui exclut les investissements à l'étranger par exemple) ou la balance des paiements ? Ce n'est pas la même chose, et on ne fera donc pas le même commentaire. Vous trouverez aussi souvent l'expression « commerce extérieur ». Observez alors attentivement le contenu du document statistique ou du texte. En effet, au sens strict, le commerce extérieur correspond uniquement aux échanges de marchandises (c'est-à-dire de biens matériels) mais, au sens large, il est souvent utilisé pour désigner les échanges de biens et de services.

  1. l'ouverture internationale

L'ouverture internationale d'un pays est son degré de participation aux échanges internationaux, comparativement à son poids économique. Elle se mesure grâce à un certain nombre d'outils qu'il faut connaître :

  • le taux d'ouverture (ou degré d'ouverture) est défini par le rapport :

Taux d'ouverture = [(X +M)/2 / PIB] x 100
(avec X = exportations et M = importations)

Il est très variable selon les pays (faible aux Etats-Unis, très élevé en Belgique, par exemple). Attention, ce n'est pas parce que le volume de marchandises exportées ou importées (en milliards de dollars, par exemple) est élevé que le degré d'ouverture l'est. Tout dépend du montant du PIB !

  • Le calcul de la part de marché est en général ciblé sur un marché précis (par exemple, le marché de l'automobile). On peut calculer, par exemple, la part de marché des entreprises automobiles françaises sur le marché mondial (= montant des exportations françaises d'automobiles / demande mondiale mesurée par la somme des importations mondiales d'automobiles en %), ou dans un pays précis.
    De manière générale, la part de marché sur le marché extérieur est définie par le rapport :

Part de marché =(X / demande mondiale) x 100
(avec demande mondiale = somme des importations mondiales)

  • Le taux de pénétration étrangère : on peut aussi calculer, par exemple, la part de marché des entreprises automobiles étrangères en France (= montant des importations d'automobiles étrangères en France/ achat d'automobiles neuves en France, en %). Ainsi si le taux de pénétration du marché automobile dans un pays est de 45%, on saura que sur 100 voitures neuves achetées une année donnée, 45 étaient importées de l'étranger). De manière générale, le taux de pénétration est défini par le rapport :

Taux de pénétration =( M / marché intérieur ) x 100

La part de marché sur le marché intérieur (on dit aussi " marché domestique ") est le complément du taux de pénétration étrangère (si on poursuit notre exemple du marché automobile, la part du marché domestique sera de 55%).

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